Madagascar

L’Homme et l’Environnement est à l’origine de la création de plusieurs zones qui étaient non protégées malgré leur richesse exceptionnelle en espèces endémiques. 

Il reste beaucoup à faire, mais plusieurs projets se transmettent aux acteurs locaux et cela démontre plus que jamais l’importance de l’approche

Biodiversité / Economie / Responsabilisation.

Vohimana

Vohimana est une forêt unique au monde qui aurait disparue s’il y a 15 ans L’Homme et l’Environnement n’était pas intervenu pour protéger ce patrimoine d’une richesse naturelle incroyable.

Taille du site : 2 082 hectares
Forêt naturelle : 750 hectares
Surface reboisée : 391 hectares

Groupements locaux responsabilisés
Comité de Gestion de Vohimana
Fivoarana (Cellule éducation)
Vohimana Salama (Tradipratriciens)
Manarapenitra (Huiles essentielles)
Kanto (Artisanat)
MERCIE Vohimana (Tourisme)

Découvrez Vohimana : www.vohimana.com

 

La réserve expérimentale de Vohimana abrite 11 espèces de lémuriens dont les Indri et Syfaka. Ce site est aussi l’endroit le plus riche au monde en espèces de grenouilles endémiques avec plus de 70 espèces et on y a dénombré plus de 160 plantes médicinales.

En 2001, le scientifique de Denis Vallan avait prédit que vu la situation la forêt aura disparue sous deux ans à cause de la culture sur brûlis, seule ressource locale.

Quinze ans plus tard, les analyses sur le couvert forestier national montrent que, grâce à l’intervention de L’Homme et l’Environnement, la forêt a finalement mieux résisté que même dans la moyenne des parcs nationaux du pays.

Les challenges restent importants pour combler les retards de développement locaux, mais plusieurs associations locales (écotourisme, production d’huiles essentielles, pépiniéristes, artisanat, santé) tendent à prendre la suite pour pérenniser les engagements de conservation qu’elles sentent maintenant compatibles avec leur développement.

 

Vohibola

Dernière forêt littorale de l’est de Madagascar avec des espèces uniques au monde, la forêt de Vohibola pourrait-être protégée durablement alors qu’elle a failli totalement à disparaître.

Taille du site : 2 344 hectares
Forêt naturelle : 800 hectares
Surface reboisée : 70 hectares

Groupements locaux responsabilisés
Comité de Gestion de Vohibola
Miaradia (Cellule éducation)
Vohibola Mandroso (Tradipratriciens)
Vonona (Huiles essentielles)
Miara Mirindra (Artisanat)
Nofiniala (Tourisme)

Vohibola abrite une espèce d’arbre dont il ne reste probablement que 30 spécimens au monde (Humbertiodendron saboureaui). En 2009, c’est même une nouvelle espèce de caméléon qui y a été découverte. Les scientifiques lui ont donné pour nom d’espèce celui de la forêt son : Calumma vohibola.

L’Homme et l’Environnement a voulu démontrer qu’en adoptant des approches holistiques incluant développement humain et environnement ont pouvait inverser les tendances de destruction de l’environnement.

L’implication des acteurs villageois a été un challenge pour amener l’idée de protéger cette forêt. Rien n’est gagné, mais 15 ans plus tard la forêt est toujours là.

Les pressions restent en effet importantes parce que les demandes pour le bois sont extrêmement fortes dans la grande ville de Tamatave, facilement joignable par bateau.

Les potentiels éco-touristiques sont cependant incontestablement plus importants et une association locale Vohibola Zanatany devrait maintenant reprendre la suite de la conservation de la forêt avec les initiatives et associations locales qui se sont mises en place.

Ambohidravy

Ambohidravy, forêt sacrée pour les populations locales, mais subissant de fortes pressions extérieures, a maintenant au moins un statut de conservation.

Taille du site : 2 292 hectares
Forêt naturelle : 1 370 hectares
Surface reboisée : 13,8 hectares

Groupements locaux responsabilisés
VOI Antafiambotra
Groupement des Femmes (Artisanat)

La forêt d’Ambohidravy est représentative des forêts de cette zone nord ouest qui ont ailleurs été dramatiquement détruites. Elle abrite encore Asteropeia amblyocrapa, l’arbre aux fines fleurs qui est menacé de disparition immédiate et offre encore un refuge à la Pygargue de Madagascar qui est elle aussi gravement menacée de disparition.

La forêt d’origine de cette région a survécu sur la colline d’Ambohidravy parce qu’elle sacrée pour les populations locales qui vivent à sa base. Très pauvres, elles manquent cependant cruellement de moyen pour défendre leurs droits traditionnels face à des exploitants ou planteurs sans scrupules venant de l’extérieur.

En aidant à formaliser un statut juridique de conservation pour le site, L’Homme et l’Environnement a réussi à initier un soutien aux populations locales pour qu’elles puissent défendre leurs traditions et ce site.

Il reste régulièrement des agressions extérieures sur la forêt et sa conservation reste fragile.

Mont Passot

Le Mont Passot et ses lacs de cratères en bonne voie pour être épargné d’une dégradation dramatique pour la faune aussi bien que les Hommes.

Taille du site : 1 466 hectares
Forêt naturelle : 68 hectares
Surface reboisée : 12 hectares

Groupements locaux responsabilisés
VOI Avotra Bemapaza
VOI Maromaniry

Le Mont Passot au sommet de l’île de Nosy Be dans le nord ouest de Madagascar est un écosystème très particulier avec des lacs de cratères si isolés qu’ils ont vu une évolution unique d’espèces de poisson tel que le Paretropus kineri. On trouve également dans les forêts relictuelles des Hapalémurs gris occidentaux qui sont menacé de disparition.

Déforestation et cultures très érosives sur les bords des lacs compromettaient dramatiquement la qualité de l’eau des lacs. Les populations sont très pauvres et la solution ne pouvait-être qu’économique avec elles.

L’Homme et l’Environnement à aider les populations locales à s’impliquer dans la filière des huiles essentielles d’ylang ylang en les aidants à planter des arbres productifs pour eux. Elle a aussi l’amélioration des conditions de santé qui sont dramatiques dans les hameaux de la zone.

Les associations locales, qui ont été aidées pour leur formalisation, pourraient maintenant prendre la suite, surtout que les autorités régionales se sont rendues compte de l’importance de ce réservoir d’eau naturelle pour l’île et se sont à la suite engager pour la conservation du site.

Fohisokina

Fohisokina abrite sur une surface extrêmement restreinte une petite grenouille unique au monde : la grenouille arlequin.

Il fallait sauver la grenouille arlequin extrêmement attractive pour les trafiquants, et dont le territoire n’est plus que de l’équivalent de quelques terrains de foot sur l’ensemble de la planète.

Taille du site : 70 hectares
Forêt naturelle : 0,1 hectares
Surface reboisée : 9,6 hectares

Groupements locaux responsabilisés
VOI Fomisame (Fohisokina Miaro ny Sahona Mena – reboisement, pisciculture…)

En 1988, Olivier Behra, fondateur de L’Homme et l’Environnement alerte les autorités malgaches et la communauté internationale pour interdire le commerce international de cette magnifique grenouille qui sans quoi aurait surement déjà disparu.

Mais à Madagascar, les feux sur les hautes terres sont récurrents et il faut évidement agir pour la protection de l’habitat. L’Homme et l’Environnement a trouvé les premiers fonds nécessaires pour convaincre autorités régionales et nationales mais surtout les populations locales de délimiter une zone d’habitat à protéger pour la conservation de cet amphibien unique sur la planète.

Les populations humaines de la région sont tellement pauvres que même les motiver pour empêcher les feux de brousse est un challenge. Il faut pouvoir au moins apporter des écoles et sécurité alimentaire.

Il y a maintenant plusieurs organisations et associations qui se sont mobilisées et espérons que les actions vont se poursuivre.